Le communiqué des syndicats considère que « la nouvelle loi limite les libertés syndicales, notamment en ce qui concerne le droit à la grève dans les établissements publics ». Les syndicats rappellent que le gouvernement ne les a pas concertés avant la promulgation de la loi.
Le Secrétaire générale de la confédération nationale des travailleurs mauritaniens, Mohamed Ahmed Ould Salek, insiste sur le fait que « cette loi prive le parlement du Droit de législation en matière de Droit à la grève dans la mesure qu’elle accorde au gouvernement la latitude de promulguer des Décrets précisant les cas de réquisition au travail pour la continuité du service public ».
De son côté, Samouri Ould Baï, Secrétaire général de la Confédération libre des ouvriers de Mauritanie, indique que cette loi n’est pas conforme avec les accords du Bureau International du Travail en termes de Droit à la grève, notamment les accords 87 et 98, paraphés par la Mauritanie.
Quant à Mohamed Lahbib Ould Cheraïf, membre de la Confédération générale des ouvriers de Mauritanie, il a lui-aussi critiqué le projet en soulignant toutefois qu’il comporte un point positif avec la réduction des délais du préavis de grève de 30 à 15 jours. « Cela reste toutefois à parfaire car la nomenclature du Droit de travail fixe cette période de préavis à 10 jours dans le secteur privé », précise Ould Cheraïf.
De l’autre côté, le directeur Général adjoint de la fonction publique, Saâdna Ould Mohamed Yislum, a précisé que la loi « a tenu compte de toutes les garanties accordée à l’ouvrier et au service public », en soulignant qu’elle est venue pour « corriger la loi de 71 sur le Droit à la grève ». Il a conclu en disant que « le Droit à la grève est garanti dans le cadre de la Loi, pas celui du gabegie ».
Il est à rappeler que le Conseil des ministres a adopté ce projet et l’a transmis au Parlement, qui l’a adopté sans le moindre amendement. La Loi est entrée en vigueur après sa ratification par le Président de la République.